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Histoire de Gand :


Gand fut un des derniers réduits du paganisme en Gaule : saint Armand, venu l'évangéliser au 7e siècle, fut jeté dans l'Escaut. Gand se développe alors autour de deux abbayes : St-Bavon, fondée par saint Amand, et St-Pierre, à proximité du mont Blandin (Blandijnberg). Vers l'an 940, Baudouin II édifie, à l'emplacement de l'actuel château des Comtes, un castrum en pierre dominant un troisième noyau urbain.

A la fin du 12e siècle, l'industrie drapière est florissante : la ville s'érige en « commune » et acquiert des privilèges importants ; les bourgeois font construire des demeures en pierre fortifiées ou « stenen ». Voulant marquer sa préséance sur les puissants drapiers, le comte Philippe d'Alsace fait réédifier le château en 1180.

Bientôt, de féroces luttes intestines vont déchirer les Gantois. Comme à Bruges, les artisans et les ouvriers de la laine, soutenus par le comte de Flandre Guy de Dampierre, se soulèvent, en 1280, comme les riches drapiers, ralliés au roi de France. Ce n'est qu'après la bataille des Eperons d'or, en 1302, que le pouvoir des patriciens est définitivement brisé.

Au 14e siècle, pendant la guerre de Cent Ans, c'est à nouveau la lutte contre la France. Le comte de Flandre, Louis de Nevers, prend parti pour le roi de France contre l'Angleterre. Comme celle-ci bloque l'importation des laines anglaises en Flandre, le peuple gantois se révolte. Il prend pour chef Jacob Van Artevelde qui s'allie aux Anglais et se met à la tête des villes flamandes. Après des luttes intestines, Van Artevelde est assassiné en 1345 par le doyen de la corporation des tisserands, mais son fils Philippe réussit à imposer à toute la Flandre la prépondérance gantoise. Finalement, les Flamands sont battus par la chevalerie française à la bataille de Westrozebeke en 1382.

Au 15e siècle, Gand, passé sous la domination des ducs de Bourgogne, s'insurge contre Philippe le Bon qui veut lui imposer une nouvelle taxe (1452). Battus à Gavere (18 km au Sud-Ouest), les Gantois se soumettent en 1453. la ville rebelle se révolte encore contre Charles le Téméraire en 1469, puis en 1477 contre Marie de Bourgogne qui doit concéder de nouveaux privilèges aux provinces des Pays-Bas. A la fin du siècle, la draperie est en décadence. Gand est devenu l'entrepôt principal des céréales de l'Europe et s'est assuré une nouvelle prospérité.

Au 16e siècle, refusant une nouvelle fois de payer de trop lourds impôts, les habitants se soulèvent de nouveau contre Charles Quint, né cependant à Gand et qui disait avec fierté : « Je mettrais Paris dans mon Gand. » Charles Quint réplique par la Concession caroline (1540) qui fait perdre à la commune ses privilèges. A la fin du siècle, les luttes religieuses troublent la vie communale. Un soulèvement de calvinistes iconoclastes en 1567 est étouffé par le duc d'Albe, mais les protestants réagissent et, quatre jours après la « Furie » d'Anvers, Philippe II est obligé de concéder la pacification de Gand (1576), libérant les dix-sept provinces des Pays-Bas des troupes espagnoles. Organisée en République à partir de 1577, la ville révoltée contre les Espagnol est reprise par Farnèse en 1584.

Au 17e siècle, le déclin économique de Gand s'accentue. La fermeture de l'Escaut en 1648 porte un coup fatal à ses activités commerciales et industrielles. Toutefois, au début du 19e siècle, Gand, annexé à la France, reprend vie avec les tissages de coton crées par le Gantois Liévin Bauwens, qui a introduit clandestinement la « mule jenny », procédé anglais de filature mécanique, qui marque le début de la révolution industrielle sur le continent. L'industrie textile connaît d'emblée une grande prospérité et Gand est à juste titre surnommé la « Manchester du continent ». Outre le coton, Gand file et tisse également le lin, les eaux de la Lys permettant un rouissage remarquable.


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